lundi 28 septembre 2020

septembre 2020 : demande de négociations et pétition


 Pour débloquer le dialogue social et obtenir de véritables négociations, l'Intersyndicale met à disposition des agents une pétition du 22 septembre au 15 octobre 2020.

La pétition est disponible sur le portail change.org :  change.org/negociationsCRCVL2020

La pétition pour impression et signature papier est téléchargeable ici puis à transmettre avant le 15 octobre 2020 à un représentant du syndicat de votre choix ou à envoyer à l’Intersyndicale : 9 rue Saint Pierre Lentin - CS 94117 - 45041 ORLEANS CEDEX 1 ou intersyndicale.crcentre@gmail.com 

Dans les 2 cas, les pétitions signées resteront en possession de l'Intersyndicale.


Nous, agents du Conseil régional Centre-Val de Loire demandons l’ouverture immédiate
de négociations sur la base des revendications sur le pouvoir d’achat et les carrières
portées par nos représentants de l’Intersyndicale

Dans le contexte actuel de crise sanitaire qui augmente la pénibilité de notre travail, mais qui prouve aussi l’importance de nos missions de service public.
Qui s’ajoute au gel du point d’indice, au rallongement des carrières, aux attaques gouvernementales
(retraites, jour de carence, Statut …),
il est urgent que la Région nous apporte son soutien et nous donne des preuves concrètes
de sa reconnaissance pour notre travail.


Nous demandons l’ouverture de négociations dès maintenant en vue d’un accord en 2020, pour une mise en œuvre dès janvier 2021, sur la base des revendications suivantes :
1 – La revalorisation du régime indemnitaire de 50 à 100 € pour tous les agents
2 – Le déblocage des carrières :
Pour tous les agents de catégorie A, B et C : Déroulement de carrière sur 3 grades, sans blocage lié au métier.
Pour tous les agents des lycées : Déroulement de carrière identique à celui des agents du siège :
-    Accès à ATTEE P1 pour tous, sans blocage lié au métier,
-    Accès au cadre d’emploi des Agents de maîtrise pour les métiers à spécialités,
-    Accès au cadre d’emploi des Techniciens pour tous les encadrants.
3 - La révision des ratios d’avancement de grade au choix : de 75 % à 100 % au lieu de 45 %, avec maintien du ratio à 100 % en cas de réussite à un examen professionnel. 
 

Septembre 2020 : demande de négociations et boycott

 

Déclaration du 18 septembre 2020

 Nous, représentants de l’Intersyndicale du Conseil régional Centre-Val de Loire demandons l’ouverture immédiate de négociations sur la base des revendications sur le pouvoir d’achat et les carrières portées depuis mars 2020.

 Dans le contexte actuel de crise sanitaire qui augmente la pénibilité de notre travail, mais qui prouve aussi l’importance de nos missions de service public, qui s’ajoute au gel du point d’indice, au rallongement des carrières, aux attaques gouvernementales (retraites, jour de carence, Statut …).

 Il est urgent que la Région apporte son soutien aux agents et leur donne des preuves concrètes de reconnaissance pour leur travail.

  Nous demandons l’ouverture de négociations dès maintenant en vue d’un accord en 2020, pour une mise en œuvre dès janvier 2021, sur la base des revendications suivantes :

1 – La revalorisation du régime indemnitaire de 50 à 100 € pour tous les agents

2 – Le déblocage des carrières :

Pour tous les agents de catégorie A, B et C : Déroulement de carrière sur 3 grades, sans blocage lié au métier.

Pour tous les agents des lycées : Déroulement de carrière identique à celui des agents du siège :

-      Accès à ATTEE P1 pour tous, sans blocage lié au métier,

-      Accès au cadre d’emploi des Agents de maîtrise pour les métiers à spécialités,

-       Accès au cadre d’emploi des Techniciens pour tous les encadrants.

3 - La révision des ratios d’avancement de grade au choix : de 75 % à 100 % au lieu de 45 %, avec maintien du ratio à 100 % en cas de réussite à un examen professionnel. 

Nous constatons que le soi-disant « dialogue social » mené à la Région depuis plusieurs années n’aboutit à aucune avancée sociale pour les agents.

En conséquence, et dans l’attente de l’ouverture de ces négociations, nous vous informons que nous ne participerons plus à aucun groupe de travail.

Concernant les instances, nous ne siégerons qu’en CAP (et préparation) et CHSCT, pour ne pas pénaliser les carrières et les conditions de travail des agents.

mardi 15 septembre 2020

Télétravail : entretien avec la philosophe Fanny Lederlin


 Depuis plusieurs années, le syndicat CGT du Conseil régional Centre-Val de Loire travaille et fait des propositions dans le cadre de la mise en place du télétravail au siège de la Région.

Sans s'opposer à la mise en place du télétravail, la CGT alerte la Région sur les risques et la nécessaire prévention.

En septembre 2020, la CGT demandait, "comme en 2012, 2014, 2017 et 2019, la mise en place d’actions concrètes pour la déconnexion hors du temps de travail d’une part et la réduction de la sur-connexion sur le temps de travail d’autre part, ainsi qu’une information et un suivi par le CHSCT, avec notamment l’adaptation du Document unique d’évaluation des risques professionnels."

Dans le cadre de cette réflexion constante sur le sujet, la CGT partage un entretien publié dans Le Monde de ce jour dans lequel la philosophe Fanny Lederlin remet en cause l’indépendance et l’agilité qu’offrirait le travail à distance.

 Bureaux dispersés, salariés nomadisés, essor des « freelance »… Quel impact cela a-t-il sur notre rapport au monde ?
Si nous nous sommes mis à télétravailler aussi facilement, c’est d’abord parce que les technologies étaient prêtes. Ensuite, parce que de profondes mutations managériales étaient déjà à l’œuvre, comme l’individualisation du rapport au travail, la déliaison ou la tâcheronisation des travailleurs. L’un des risques majeurs du télétravail réside selon moi dans l’accélération du phénomène d’atomisation des travailleurs, initié depuis les années 1980.
Depuis ce moment-là, les doctrines managériales n’ont eu de cesse que de « casser » les collectifs en individualisant les relations de travail, à commencer par les négociations salariales. Résultat ? Nous n’avons pas eu de difficulté à travailler sans les autres et à réaliser docilement nos tâches, seuls dans nos domiciles. Or cette disparition du travail comme projet commun n’est pas neutre.


Nombre d’entreprises disent préférer des solutions qui font cohabiter un télétravail limité et du présentiel. Cela ne constitue-t-il pas une avancée ?
Les solutions hybrides sont certainement meilleures que le 100 % télétravail. Pour autant, même s’il est limité à deux jours, le télétravail risque de poser des questions très complexes. A l’évidence, la majorité des salariés le perçoit désormais comme un acquis, et même un droit à part entière. Mais comment maintenir la cohésion d’une entreprise si chaque salarié peut choisir son jour de télétravail ?
Au-delà de ces sujets d’organisation, j’ai peur que les salariés qui espèrent y gagner en « bien-être » ne déchantent, car plus qu’une maîtrise entre la vie privée et la vie professionnelle, c’est à une confusion des deux que le télétravail aboutit, et même à une invasion du travail dans le domicile. En fait, les promesses d’indépendance et d’agilité relèvent de la rhétorique des plates-formes digitales. Loin de ces beaux discours, le télétravail pourrait en fait accélérer la délocalisation des services dans les pays où les salaires sont moins élevés, à l’image de celle que l’on a connue dans l’industrie.


 En dépit d’un discours plus ouvert à l’égard de ces nouvelles façons de travailler, certains patrons restent méfiants. Pourquoi ?
Parmi les raisons, figure sans doute l’inconnue quant à la productivité des salariés en télétravail. Il y a peut-être aussi la peur de la perte de contrôle – crainte qui, à mon avis, n’a pas lieu d’être dans la « société de la performance » qui est la nôtre… Et puis celle de la dilution de la culture d’entreprise, qui fait partie de ses actifs immatériels, au même titre que les brevets ou les talents. A ce titre, la question de la formation des jeunes doit interroger : le télétravail complique leur apprentissage et la transmission des savoirs.


Ces nouveaux modes de travail, en réduisant nos déplacements, pourraient contribuer à la lutte contre le changement climatique, même si les impacts du numérique sont loin d’être neutres. Qu’en pensez-vous ?
Oui, l’usage du numérique n’est pas forcément écologique. Et pour ce qui est de réduire la fracture des territoires, je ne crois pas au tout-solutionnisme technologique. La crise actuelle doit nous conduire à réfléchir à des formes de production parcimonieuses, à des modes de travail localisés, collectifs et surtout incarnés, à mille lieues d’un télétravail qui, lui, s’inscrit dans la logique productiviste qui détruit l’environnement.

Source : Le Monde


vendredi 11 septembre 2020

Le petit confiné : le nouveau journal de la CGT

 


La crise sanitaire actuelle ne nous permet pas reprendre nos distributions et réunions d’information au siège et dans les lycées.

Pour maintenir le lien avec les agents, nous avons décidé d’éditer et diffuser par mail un nouveau journal : Le petit confiné.

Basé sur l’actualité sociale, sa parution sera aléatoire mais il devrait sortir souvent (un comble pour un confiné !).

Téléchargez le 1er numéro.

Lisez-le. Partagez avec vos collègues.

Et faites-nous remonter vos avis, questions, propositions d’amélioration …







Télétravail : point d'étape : septembre 2020


 Le 9 septembre 2020, la Région a présenté aux syndicats le bilan et les pistes d'ajustements du dispositif télétravail. Téléchargez le document de présentation de la Région.

Voici l'intervention de la CGT à cette réunion : 

 La Région est engagée dans la démarche télétravail depuis 2012.
Depuis 2012, la CGT participe aux débats et fait des propositions.

Pour la CGT, le télétravail est une modalité d’organisation du travail qui peut présenter un certain nombre d’avantages : élimination des temps de trajet, gestion du temps, travail au calme et confort matériel. Certains de ces avantages sont encore plus importants en période de crise sanitaire : limiter les contacts et désengorger les bureaux, car, contrairement à ce que pensent certains de nos dirigeants, les agents travaillent majoritairement dans des bureaux partagés à 2, 3 ou plus.

Cependant, le télétravail présente également des risques. Les principaux étant le débordement de l’activité professionnelle sur la vie privée et la perte de repère (sur-connexion, isolement, suppression des temps de pause). Ces risques nécessitent plus que jamais la mise en place de formation et d’accompagnement spécifiques des agents télétravailleurs, intégrant notamment la prévention des risques.
C’est ce qui a été fait, et plutôt bien fait, dans le cadre du processus normal de télétravail. C’est ce qui n’a pas du tout été fait avec les centaines d’agents placés en travail en distance en mars dernier.

Sur les pistes d’ajustement présentées par la Région, voici les propositions CGT :
Sur les modalités de télétravail :
- Evolution sur 2 à 3 jours
- Evolution du quota de jours ponctuels

Sur les process de télétravail :
- Fin de la gestion par campagne, mais suivi des besoins matériels individuels (écran, clavier, mobillier …)
- Prévoir un temps d’échange annuel formalisé, individuel et collectif, ainsi que du manager télétravailleurs avec ses agents

Sur les préconisations d’accompagnement :

- Formation et accompagnement sur les modalités de l’actuelle charte : Actions de sensibilisation et parcours de formation obligatoire, renforcé par des groupes d’échanges par DG
- Comment manager autrement

Sur les moyens matériels :
- Remise en place de l’indemnisation financière prévue en 2014 pour la prise en charge des frais de fonctionnement (électricité, chauffage, eau, surcoût assurance…), proportionnelle au nombre de jours télétravaillés
- Mise à disposition du matériel nécessaire (écran, clavier, mobilier …)

En complément, la CGT demande, comme en 2012, 2014, 2017 et 2019, la mise en place d’actions concrètes pour la déconnexion hors du temps de travail d’une part et la réduction de la sur-connexion sur le temps de travail d’autre part, ainsi qu’une information et un suivi par le CHSCT, avec notamment l’adaptation du Document unique d’évaluation des risques professionnels.


La position du Syndicat CGT du Conseil régional Centre-Val de Loire :
En démultipliant les consultations, bilan, questionnaires et retours d’expérience, la Région permet aux agents de s’exprimer (ce qui est toujours une bonne chose), alourdit beaucoup le travail de la DRH (tout en rejetant cette faute sur la CGT, comme d’habitude) et surtout retarde la prise de décision.
Quant aux résultats de ces consultations, si quelques informations sont intéressantes, force est de constater qu’ils donnent parfois l’impression d’enfoncer des portes ouvertes : les agents ont majoritairement apprécié le télétravail et/ou le travail à distance ; ça s’est plutôt bien passé ; le nombre de demandes va augmenter ; sur des durées de 2 jours voire plus …
On ne peut donc que s’étonner que la Région donne l’impression de ne pas être pressée d’avancer sur le dossier, en prétendant notamment relancer des réflexions déjà menées et abouties en 2017. Et cela alors que les différents bilans réalisés sont globalement positifs et montrent une attente forte des agents.
On peut donc légitimement s’interroger sur les véritables motivations de ces consultations : écouter les attentes ou faire du vent pour décider ce qu’on veut, quand on le veut ?
Cette réunion nous a quand même permis de faire remonter nos revendications.
On verra si la région les prend en compte … un jour.

 Téléchargez la déclaration de la CGT

 




 


jeudi 10 septembre 2020

Baromètre interne : analyse CGT

Télécharger les résultats du baromètre interne.

En complément du compte-rendu de la réunion du 1er septembre de présentation des résultats du baromètre interne, réalisé en juin 2020, voici l'analyse du Syndicat CGT du Conseil régional Centre-Val de Loire.

La CGT recommande à tous les agents de lire l’intégralité des résultats du baromètre interne. C’est le meilleur moyen pour se faire sa propre opinion.

En effet, au-delà de l’auto-congratulation des 4 pages de synthèse et surtout des nombreux sujets non-traités (pouvoir d’achat, absences non-remplacées, carrières bloquées, bien-être au travail, motivation …) ou non-approfondis, plusieurs informations méritent d’être étudiées et précisées sous un autre point de vue.

 La CGT vous propose une analyse de ces résultats, complétée par plusieurs exemples de « formulations très orientées qui confinent parfois à la manipulation », que nous avons dénoncées lors de la réunion de présentation de ces résultats.

 1 – Analyse CGT des résultats du baromètre interne

 Lors du lancement du baromètre, l’Intersyndicale déclarait : la Région cherche à montrer que ça ne va pas si mal avec des propositions de réponses floues du type « plutôt d’accord » ou « plutôt pas d’accord ».

Résultat : ces 2 réponses en mode « plutôt » représentent près de 90 % des réponses, avec une très grande majorité de « plutôt d’accord », ce que la Région traduit par « des réponses globalement très positives ». C’est donc encore pire que ce qu’on pensait.

 L’interdiction de ne pas avoir d’avis

Un nombre non-négligeable de questionnaires a été rempli de façon incomplète et a fait l’objet d’un « redressement des réponses » (page 14). La CGT s’interroge sur cette pratique et son impact sur la validité des réponses ainsi obtenues. Par exemple, pour la répartition par métiers des agents de lycées, on constate que 200 agents n’ont pas renseigner l’information, soit plus de 20 % (page 15).

Ajouté à l’absence quasi-systématique de réponse « ne se prononce pas », il était donc interdit aux agents de ne pas avoir d’avis sur les questions posées. Si vous n’avez pas répondu, le « redressement » l’a fait à votre place.

 Encadrants / non-encadrants

La CGT constate avec étonnement l’absence quasi-totale d’informations liées à ce statut, autant dans les taux de participation que dans les résultats détaillés. Une information qui pourrait pourtant être intéressante et que nous avons demandé.

 La double hiérarchie dans les lycées (Page 46)

Le baromètre indique que c’est un vrai problème qui n’est pas assez pris en compte par la Région. Faut-il se réjouir de voir cette revendication syndicale confirmée aussi clairement ? Ou regretter qu’après 15 ans à subir ce problème, on en soit encore à se demander s‘il existe ?

 Qualité de vie au travail

C’est la nouvelle expression à la mode utilisée pour ne plus parler de mal-être, souffrance au travail ou risques psychosociaux. C’est vrai que ça sonne de façon plus sympa. C’est d’ailleurs dans cette catégorie que nous avons relevé le plus de « formulations très orientées » (cf ci-dessous) par camoufler des réalités qui dérangent. Par exemple, les agents qui constatent majoritairement (53 % au siège, 62 % dans les lycées) des « décisions et des pratiques qui vont à l’encontre de mes valeurs personnelles », c’est-à-dire potentiellement des pratiques illégales et pénalement condamnables. La synthèse évoque de simples « conflits de valeurs ».

Et quand un 1/4 des agents des lycées dit subir de la discrimination (délit pénal) ? Le rapport évoque « un climat de travail bienveillant ». Voilà, c’est ça la Qualité de Vie au Travail. N’est-ce pas merveilleux ?

 Consultation des agents (page 69 et 72)

Une majorité d’agents disent qu’ils sont consultés en cas de changements techniques ou organisationnels dans le travail. Dit comme ça, ça a l’air super. Nous aurions apprécié que ce soit suivi de la question : Avez-vous le sentiment que votre avis est pris en compte et utilisé ? Mais ça aurait sûrement été moins super.

 Même remarque pour les « espaces de paroles identifiés ». Sur ce point, alors que tous les agents ont obligatoirement un entretien professionnel une fois par an, faut-il s’extasier (« un point extrêmement positif » dit le rapport à propos des 74 % de réponses positives au siège) ou s’alarmer qu’un agent sur 4 considère qu’il ne peut pas exprimer son point de vue, même lors de son entretien professionnel ?

 Organisation du travail (page 71)

Une majorité d’agents des lycées estiment travailler dans l’urgence, avec un manque de transparence et une sollicitation excessive. Cela traduit assez clairement le manque de moyens humains liés notamment aux non-remplacements des agents absents. Point sur lequel nous insistons presque à chaque Comité technique. Est-ce que cela apparait dans la synthèse des résultats ? Non. Le rapport évoque juste « Les résultats sont partagés sur la charge de travail et de clarté des rôles de chacun dans les équipes ».

 Le management

La synthèse est très claire sur ce point : « les relations avec la hiérarchie sont très satisfaisantes, les relations sont très favorables entre l’encadrant et les équipes ».

En allant voir les résultats dans le détail, on constate que pour presque toutes les questions, il y a environ 50 % de « plutôt d’accord ». Le « plutôt pas d’accord » arrivant beaucoup plus souvent en 2ème position que le « tout à fait d’accord ».

Peut-on en conclure que la synthèse est, sur ce point aussi, un peu trop enthousiaste ? Pas du tout, car heureusement, les managers sont là pour nous rappeler que leurs relations de travail sont extrêmement satisfaisantes avec leurs équipes : à 99 % au siège et seulement 92 % dans les lycées. On en viendrait presque à s’étonner de la mise en place de démarche de management innovant, mais aussi du nombre de rapports, de conseils de discipline, d’enquête administrative, de médiation, de coaching, etc …

 Liberté d’expression ?

Le questionnaire se terminait sur un espace d’expression libre. L’Intersyndicale avait invité les agents à l’utiliser pour exprimer leur opinion, leur ressenti et leurs attentes.

Etonnamment, il n’y a aucune trace de ces données dans le rapport. Faut-il en conclure que la Région n’apprécie pas le contenu de ces expressions libres ? Nous les avons demandées à la Région.

 

 2 – Exemples de formulations très orientées

 Page 27 : sur les difficultés rencontrées par les managers pendant le confinement, on peut s’étonner de ne voir que 4 propositions de difficultés, sans indiquer, au hasard, la gestion de la pression institutionnelle ou la possibilité d’ouvrir sur d’autres difficultés.

 Page 29 : sur la résilience des agents du siège : la très grande majorité des agents pense qu’il faut tirer des enseignements de cette crise, à tous les niveaux (orga, outils …). Faut-il vraiment payer un questionnaire pour arriver à ce genre de conclusion ?

 Page 44 : pour 57,3 % des agents du siège, en plus d’être pyramidale et directif, le fonctionnement de la Région est opaque. Pas très positif tout ça ? Mais, si ! Explication dans les commentaires : « ce positionnement mitigé peut indiquer que les répondants perçoivent une transition vers plus de transparence mais que les changements ne sont pas encore généralisés. ». Et s’ils voulaient juste dire que le fonctionnement manque de transparence ?

 Page 45 : Bonne nouvelle, « les évolutions au sein de la collectivité sont bien perçues les agents des lycées », tout en reconnaissant qu’ils « pourraient semblés un peu excentrés de la vision stratégique ». C’est le moins qu’on puisse, mais pas au point de leur permettre de ne pas répondre à cette question en leur proposant l’option « ne se prononce pas ». On peut d’ailleurs s’interroger sur le taux de réponses réelles ou « redressées » à cette question.

 Page 46 : Ecrire que la double hiérarchie dans les lycées « n’affecte pas les agents individuellement » alors que plus des 2/3 des agents expriment rencontrer des difficultés, nous semble assez éloigné de la réalité.

 Page 51 : « une capacité à déconnecter à renforcer ». Bonne nouvelle : A la sortie du déconfinement, on va enfin parler des risques liés à l’utilisation intensive et permanente des outils informatiques : sur-connexion, déconnexion … Ha non ! Il s’agit juste de la déconnexion mentale. La question posée était « Quand je rentre à la maison, j’arrive facilement à me décontracter et à oublier tout ce qui concerne le travail ».

 Page 52 : 67,7 % des agents du siège exprime une ambiance de travail « plutôt agréable ». Traduction du rapport : « Une très bonne ambiance comme ressource à capitaliser ». Un peu abusif peut-être ?

 Pages 52 et 58 : 87 % d’agents du siège et 73 % des agents des lycées n’ont pas le « sentiment d'être victime de discrimination ». Traduction : « un climat de travail bienveillant ». Sur la forme, il nous parait plus qu’abusif de lier le climat de travail uniquement à la présence ou non d’un délit pénal (sanction pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende). Sur le fond, le fait que plus d’un quart des agents des lycées dit subir de la discrimination devrait faire l’objet d’une alerte urgente ? Non. Le rapport évoque un « un climat de travail bienveillant » et préconise juste une « vigilance et peut être la mise en place d’action de sensibilisation contre les discriminations ».

 Page 54 : De mieux en mieux ! Qui peut traduire « alléger les procédures » par un « besoin de structuration de l’organisation » ? Pas nous. Mais le baromètre le fait sans problème. Et ce n’est pas tout. Les « actions qui devraient être prioritairement conduites » les moins citées deviennent celles que les « agents semblent apprécier ». Vous pensez qu’on plaisante ? Allez vérifier. Pour notre part, nous aurions mis en titre : les agents demandent moins de technocratie et plus d’humain.

 Page 57 : à la question : « je trouve du sens dans le travail que j’effectue », la moitié des agents des lycées sont « plutôt d’accord » et moins d’un tiers sont « tout à fait d’accord ». Traduction du rapport : « Tous les agents expriment trouver un sens fort dans le travail ». Ce n’est pas encore un peu abusif ?

 Page 59 : tiens, il n’y a pas de titre. On aurait bien vu : un sentiment d’injustice, d’inégalité et un manque de reconnaissance. Pas vous ?

 Page 60 : On continue ? OK. Peut-on vraiment dire que « Les agents des lycées évaluent très positivement leurs conditions de travail » alors que presque un tiers attribue une note entre 0 et 5/10 ? Apparemment oui.

 Page 64 : N’est-ce pas un peu étrange de demander à un agent si son employeur est « attractif en termes de rémunération » ? En général, nous avons constaté que les agents sont plus concernés par ce qui leur reste à la fin du mois pour vivre que par l’attractivité de leur patron. Chacun ses priorités.

 Pages 69 et 72 : Une grande majorité d’agents estiment pouvoir faire preuve d’initiative dans leur travail. Pourquoi essayer de leur faire dire qu’ils l’utilisent pour « proposer des améliorations dans les modes de fonctionnement » ? Alors que rien de le précise dans la question.

 Pages 71 et 72 : 90 % des agents des lycées sont autonomes dans leur travail. Formidable ! C’est un « facteur de protection indispensable pour la qualité de vie au travail » dit le rapport. Sans faire le lien avec la question précédente où les agents disent travailler dans l’urgence et avec une demande de quantité de travail excessive. Donc, soit les agents s’imposent à eux-mêmes de travailler trop et dans l’urgence, soit l’autonomie n’est pas si positive et se traduit plus par un abandon et un manque de soutien.

Téléchargez l'analyse de la CGT