mardi 29 mars 2016

Jeudi 31 mars : Pour le retrait du projet de loi Travail

Fonctionnaires et agent-es publics :
Toutes et tous en grève et dans les manifestations, le 31 mars 2016

Pour la CGT :
• L’évolution du Code du travail doit faire progresser les droits des salariés ;
• Le droit du travail doit prendre en considération les enjeux liés à la transformation de l’activité professionnelle et aux nouvelles technologies d’information et de communication ;
• L’exigence doit prévaloir d’un niveau élevé de droits et de garanties pour l’ensemble des travailleurs soumis à un lien de subordination juridique ou une dépendance économique ;
• Les droits des salariés ne doivent plus dépendre de leur contrat de travail, mais être attachés aux personnes, progressives, cumulables, transférables et opposables à tout employeur.
• Le Statut de la Fonction publique doit être renforcé dans son rôle de cadre de garantie de l’impartialité du service public rendu à la population
Un préavis national de grève a été déposé par la CGT dans la Fonction publique pour la période du 17 au 31 mars afin de donner aux agents les moyens d’agir !

Toutes les infos et revendications sur le site web de la Fédération CGT des Service publics

jeudi 17 mars 2016

Pré-Comité technique - compte-rendus des réunions des 4 et 8 mars 2016



Pour le dialogue social de 2016, l’Intersyndicale CFDT-CGT-FO-FSU-UNSA a proposé la tenue d’une réunion préparatoire en amont du Comité Technique (CT), regroupant l’ensemble des sujets de l’ordre du jour qui s’apparentent plus à de l’information descendante : réorganisation de service, bilan social, formation, PDA …
Les documents doivent être fournis en amont de la réunion.

La Région a accepté cette méthode de travail.
La 1ère réunion s'est tenu le 4 mars 2016.
Cependant, les documents sur la réorganisation n’ont pas pu être envoyés en amont. Une 2ème réunion du pré-CT est donc fixée le 8 mars.


Préparation, discussions, revendications ont été présentées et portées par l'Intersyndicale CFDT-CGT-FO-FSU-UNSA.

Ordre du jour de la 1ère réunion :
-    réorganisation des services
-    plan de formation 2016-2018

Ordre du jour de la 2ème réunion :
-    réorganisation des services

Téléchargez les compte-rendus :
- Compte-rendu de la réunion du 4 mars 2016
- Compte-rendu de la réunion du 8 mars 2016

Ces compte-rendus ont été envoyés le 17 mars aux agents des 2 Directions Générales concernées par les réorganisations afin de leur permettre de faire remonter leur remarques, questions, propositions ou avis.

La réunion du Comité Technique est prévue le jeudi 24 mars 2016.

Mails, téléphones professionnels… Y a-t-il une vie après le travail ? - Article sur Le Monde.fr


Tout a commencé, se souvient très précisément Florence, 45 ans, cadre à Strasbourg dans une multinationale, quand les mails professionnels sont arrivés sur le téléphone. « Au début c’est ludique… on peut travailler où on veut, quand on veut. » De cette « génération de femmes qui a tendance à en faire un petit peu trop », elle se met à consulter ses mails au milieu de la nuit quand, en regardant l’heure sur son iPhone, son doigt fait un petit détour sur l’icône courrier. « Ce n’est pas une exigence de l’entreprise », insiste-t-elle tout en s’interrogeant sur « la façon dont on accepte que le téléphone rentre dans sa propre vie ».

74 % des cadres français déclarent regarder leurs mails professionnels en dehors des heures de travail (étude Adobe, 2015). Et le gouvernement entend réguler cette hyperconnexion parfois subie en incitant les entreprises à veiller au temps de repos de leurs salariés à travers la création d’un droit à la déconnexion intégré au projet de loi travail.

« Je ne suis pas responsable d’une centrale nucléaire »

Pour Brice, 45 ans, « le mélange entre vie privée et vie professionnelle est inéluctable ». Pas question d’essayer de lutter. Ce cadre dirigeant dans la banque, à la tête d’une famille recomposée de quatre enfants entre 3 et 15 ans, n’imagine pas de couper son téléphone où se mélangent allègrement pro et perso. « Tout le monde fait deux choses en même temps. » Au travail, il veut rester joignable « si [la] nounou est en retard ou [sa] femme bloquée dans le RER » et en échange, en vacances, il continue de consulter ses mails du boulot « 10 minutes par jour dans les toilettes ». En charge d’une équipe de 10 personnes, il « admettrait mal » qu’un collaborateur n’accepte pas cette « réciprocité » : « Certains sont bien contents de préparer leur soirée sur Tinder à 17 heures ! »

Assailli par des dizaines de mails quotidiens, Stéphane, 42 ans, refuse d’y avoir accès sur son téléphone personnel. Salarié dans une petite entreprise de marketing, son choix de compartimenter n’a pas causé de problème avec sa hiérarchie : « Je ne suis pas chirurgien ou responsable d’une centrale nucléaire… si j’ai un mail, ma réponse peut attendre quelques heures. » « Cette distance que j’ai avec mon téléphone, prévient-il néanmoins, je ne la revendique surtout pas dans mon équipe, c’est juste que je fonctionne mieux sans, un petit peu plus à froid, je sais que je suis plus pertinent comme ça. »

« J’arrive à faire une journée sans portable, pas deux »

Difficile d’établir ses propres règles de connexion dans son coin. Aurore, 24 ans, embauchée depuis un an dans une entreprise de transport en province a plus de mal à mettre une barrière : « On a envie de prouver qu’on est loyale, qu’on est à la hauteur de ses collègues. » Et le fait de recevoir des mails à 23 heures en semaine ou à 7 h 40 de son patron, le dimanche matin, alimente sa culpabilité : « Je vois que les autres bossent », explique la jeune femme qui ne cache pas ses ambitions. « C’est mon travail qui a renforcé ce lien avec le portable », « avant je pouvais l’oublier une journée, plus maintenant ».

« J’arrive à faire une journée sans portable, pas deux, assume Zachée, 25 ans, assistant dans un service de formation à Rennes. Mon portable fait partie de moi, il faut qu’il soit dans ma main, sinon ça me démange. » Résultat, quand il est en RTT, il continue de gérer ses mails professionnels : « Je sais qu’ils peuvent se débrouiller sans moi, mais ça m’aide à anticiper, c’est ma façon de lutter contre mon stress, je préfère avoir connaissance des problèmes tout de suite et les gérer dans les 5 minutes. » « Eh, on est là ! », ne cessent de lui répéter sa copine et ses amis.

« Donnez-moi un Nokia 3310, je serais plus heureux »

Car c’est souvent l’entourage qui vient rappeler les limites. « Mon mari a été un excellent garde-fou », reconnaît Florence. Raphaël, 26 ans, consultant parisien, consent à n’abandonner son portable que chez ses parents, lors des déjeuners en famille. Il a bien tenté de l’abandonner dans l’entrée de son appartement pour arrêter de le regarder le soir au lit avec sa copine, mais il n’a pas renouvelé l’expérience : « Trop addict. » En voiture, à pied, au travail, impossible de déconnecter de son téléphone, sous peine d’ennui. « Donnez-moi un Nokia 3310, je serais plus heureux », supplie-t-il sans arriver à se l’imposer.

Thibault, 46 ans, directeur de la communication dans une entreprise, qui a vu les mails arriver dans l’entreprise (« au début on avait dix mails, on était fiers ») n’est pas contre les limites non plus : « Dans les dîners, ça commence à devenir pénible. » Dans son entreprise, une charte interdit d’envoyer des mails entre 20 heures et 8 heures. « Ma connexion, j’essaie de faire en sorte qu’elle ne rejaillisse pas sur mes collaborateurs, j’essaie de ne pas envoyer de mails tardifs pour ne pas provoquer chez eux une situation de travail. C’est tout à fait faisable si le cadre est clair. » Par contre, si son patron lui écrit le week-end, « il vaut mieux que je lui réponde… ça fait partie du contrat. »

« C’est comme arrêter de fumer »

« Y’a un côté un peu addictif, on aime bien jouer un rôle important », explique Florence. Se connecter le soir ou le week-end, c’est voir mais aussi être vu. Forte de son assise dans l’entreprise, Florence a coupé l’été dernier. Elle en a eu assez de « voir des collègues s’exciter sur leurs mails pendant le week-end ». « Il a fallu que je trouve des astuces pour ne plus me laisser tenter ! C’est comme arrêter de fumer, on fait plusieurs tentatives avant de trouver le bon équilibre. Il faut une discipline de fer pour couper vie professionnelle et vie privée. » L’important c’est de garder le contrôle, trouver sa propre distance, « parfois ça ne me dérange pas, ça me fait gagner du temps, mais je voudrais en faire un choix personnel. Les mails arrivent, mais qu’est-ce qui m’oblige à y répondre immédiatement ? ».

« Reste à retrouver le plaisir d’une activité normale », souligne Florence, qui livre sa difficulté à « atterrir » en début de week-end ou de vacances : « On est lancés à grande vitesse ».

Quelle part de choix, d’obligation ? La déconnexion est parfois impossible. « Le fait de donner un téléphone professionnel de la part de l’entreprise, c’est un signal fort, on ne vous impose rien mais vous sentez que vous devez le faire », souligne Aurore. Guillaume, lui, s’est vu reprocher de ne pas répondre systématiquement et a retrouvé « dans sa feuille d’objectifs annuels, le devoir d’avoir un usage plus rationnel de son téléphone » : « Une forme d’astreinte implicite », juge-t-il. François, 27 ans, a choisi aussi de se racheter un téléphone pour lui et de couper son téléphone pro le week-end après plusieurs dimanches passés à « ruminer » un problème soulevé par un mail de son directeur, lu alors qu’il prenait son café.



L'utilisation abusive des TIC fait partie des priorités du Syndicat CGT du Conseil régional du Centre depuis plusieurs années.
Nous estimons qu'une séparation claire est nécessaire entre temps de travail et temps de non-travail.
L'équilibre entre ces 2 activités est profitable autant à l'individu qu'à la qualité du service public rendu sur le temps de travail.

Source : Le Monde.fr

Loi travail : ce qui reste / ce qui change, et pourquoi il faut amplifier la mobilisation


Suite à la mobilisation citoyenne et syndicale, le gouvernement a annoncé des changements dans le projet de loi Travail.  Après trois semaines de déni et de tentatives de «pédagogie», il reconnait enfin que ce projet de loi ne passe pas. 

Ce rétropédalage du gouvernement a été obtenu grâce à la mobilisation, des salariés, des jeunes et des citoyens. Ceci démontre qu’il faut amplifier la mobilisation pour obtenir le retrait du projet de loi et mettre des perspectives de progrès à l’ordre du jour. 

Ce qui change :

  • Le Compte Personnel d’Activité est renforcé avec davantage de droits à formation pour les salarié-es les moins qualifié-es, sans que l’on sache comment ce sera financé
  • L’augmentation du temps de travail des apprentis mineurs est supprimée
  • Le plafonnement des indemnités prudhommes en cas de licenciement abusif devient un barème indicatif. Cependant ce barème ne sera plus établi en nombre de mois de salaire mais avec des montants forfaitaires, ce qui pénalisera directement les salariés les plus qualifiés. A noter : la condamnation minimum de l’employeur en cas de licenciement abusif (6 mois de salaire) n’est pas réinstaurée
  • L’employeur ne pourra pas mettre en place de façon unilatérale les forfaits jours dans les entreprises de moins de 50 salarié-es
 

Ce qui reste : 

L’inversion de la hiérarchie des normes, qui permet que l’accord d’entreprise remplace la loi ou la convention collective et généralise les logiques de dumping social. Ce projet de loi n’est d’ailleurs que la première étape de la réécriture du code du travail. Ainsi par exemple les jours de congés pour événement de famille ne seront plus garantis par la loi mais définis par accord d’entreprise.
Le travailler plus pour gagner moins :
  • L’incitation à étendre les forfaits jours avec des modalités de négociation dérogatoires (salarié mandaté) et la sécurisation des employeurs. C’est au contraire une réglementation stricte qui est nécessaire pour que la France respecte enfin le droit européen. C’est le sens des propositions transmises en novembre (sans réponse) par l’UGICT-CGT au gouvernement.
  • La possibilité de fractionner les 11 heures consécutives de repos, pour les salariés en forfaits jours ou en astreintes
  • Un droit à la déconnexion en trompe l’œil (application au 1er janvier 2018 sans aucune valeur contraignante)
  • La possibilité de majorer 5 fois moins les heures supplémentaires par simple accord d’entreprise
  • La possibilité de moduler le temps de travail sur 3 ans et de reculer d’autant le déclenchement d’heures supplémentaires
La facilitation des licenciements :
  • Les critères des licenciements économiques restent identiques à ceux de l’avant-projet de loi et permettent à un groupe prospère de se débarrasser impunément d’une filiale française 
  • Les accords de compétitivité sont étendus aux cas de « développement » de l’emploi, et permettent d’imposer  baisse de salaire horaire, flexibilité et mobilité, sous peine de licenciement pour motif personnel
  • En cas de transfert ou cession d’entreprise « nécessaire à la sauvegarde d’une partie des emplois », l’obligation de maintenir les contrats de travail est supprimée
La casse de la démocratie sociale dans l’entreprise :
  • La possibilité de faire passer des accords d’entreprise contre l’avis des syndicats représentant 70% des personnels
  • La possibilité, par accord de branche, de transformer les Négociations Annuelles Obligatoires (salaires…) en négociations triennales
  • La mise en place d’une durée de vie de 5 ans pour les accords d’entreprise 
La remise en cause de la médecine du travail :
  • La suppression de la visite médicale obligatoire d’embauche
  • Le changement de mission des médecins du travail qui passent d’une logique de prévention à une mission de contrôle des salariés
 
 Source : http://www.ugict.cgt.fr/ugict/tracts/mars2016