mercredi 6 décembre 2017

Journal ACTION N°14

Le numéro 14 du journal ACTION est disponible et c'est toujours le seul journal d'information réalisé par un syndicat de la Région Centre-Val de Loire pour les agents Région Centre-Val de Loire.

Au sommaire :
- Le protocole 2017 signé entre la Région et les syndicats et qui apporte un certain nombre d'avancées (pouvoir d'achat, carrière, conditions de travail) directes ou indirects aux agents.
- Le Comité de suivi du Plan d'action Travailler et Vivre ensemble
- Le RIFSEEP : le nouveau régime indemnitaire
- Le PPCR

Il est actuellement en cours de distribution dans tous les lycées de la Région et au siège administratif.
Téléchargez la version PDF.

 



Réunion d'information syndicale au siège : vendredi 15 décembre 2017




Rappel : Chaque agent bénéficie d’une heure d’information syndicale par mois, cumulable par trimestre. Elle est à prendre sur son temps de travail et pas sur celui du repas. L’agent vient à la réunion d’information, puis il va déjeuner. Désormais la réglementation impose qu’il informe sa hiérarchie de son absence. Téléchargez le formulaire de demande.

Déclaration de la Fédération CGT des Services publics | Non à l’augmentation du temps de travail, oui aux 32 heures !

Dans les régions, les villes, les départements, les exécutifs locaux, les uns après les autres, entendent remettre en cause le temps de travail lorsqu’il est inférieur à 1 607 heures annuelles, faisant fi de tous les accords passés en prétextant que c’est la stricte application de la loi, et que « l’on ne peut pas faire autrement ». Outils de ce dispositif, les Chambres régionales des comptes, les unes après les autres, préconisent aux élus le passage aux 1 607 heures, ces derniers s’empressant de suivre ce qui n’est qu’un avis, mais qui les arrange bien !

Selon le site de la CNRACL, et ce que réaffirment tous les centres de gestion, « la durée du travail effectif est fixée, en principe, à 35 heures par semaine, le décompte du temps de travail étant réalisé sur la base d’une durée annuelle de travail effectif de 1 607 heures maximum, sans préjudice des heures supplémentaires susceptibles d’être effectuées ».

Face aux attaques actuelles, qui se généralisent, la Fédération CGT des Services publics réaffirme que les 1 607 heures sont bien un maximum et non pas une obligation de conformité à mettre en œuvre impérativement ! Rien dans les textes n’interdit à une collectivité de maintenir un régime de congés plus favorable aux agents. Par ailleurs, les régimes dérogatoires antérieurs au décret n° 2000-815 du 25 août 2000 relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail (ARTT) dans la Fonction Publique de l’État, applicable à la FTP, peuvent être conservés !

On nous dit que l’ajustement à 1 607 heures (qui parfois ne représente que quelques minutes par jour !) va économiser des postes de travail. Mais tout DRH sait parfaitement que 10 ETP récupérés ne font jamais 10 postes, car le temps récupéré par l’employeur se répartit généralement sur les agents en poste. Par ailleurs, les 2 jours de congés annuels supplémentaires (dits « jours de fractionnement ») qui peuvent, sous certaines conditions, être accordés aux agents, n’entrent pas en compte dans ces 1 607 heures, et viennent ainsi diminuer d’autant la durée individuelle de travail effectif.



Personne n’est dupe : L’augmentation du temps de travail est un moyen pour faire baisser le « coût du travail », pour réduire le personnel de plus en plus considéré comme la variable d’ajustement des politiques d’austérité. À la clé, des cadences plus difficiles, une charge de travail croissante, une aggravation de la souffrance au travail. Pour mettre en œuvre cette politique, on présente les fonctionnaires territoriaux comme des privilégiés, voire des fainéants ! Macron invite les maires à innover, à expérimenter, à adapter les règles, normes aux prétendues particularités locales... En réalité tout cela veut dire qu’il les appelle à relayer sa politique de détricotage de tout le tissu des services publics républicains, de généraliser les délégations de services publics, de s’ouvrir au privé... Et bien quant à elle, la CGT revendique les 32 heures pour toutes et tous dans la Fonction publique territoriale. Cette innovation - réelle celle-ci -, permettrait de créer massivement des emplois dans les collectivités, répondre aux besoins croissants des usagers, améliorer les conditions de travail des agents, qui sont de plus en plus pénibles.

Dans tout le pays, des revendications communes :
- Ne touchez pas à nos jours de congés et de repos !
- Respect de tous les accords favorables sur le temps de travail,
- Les personnels refusent d’être la variable d’ajustement des politiques d’austérité,
- Les 32 heures tout de suite maintenant, c’est économiquement possible, c’est socialement nécessaire !


Nous appelons les agents, avec leurs organisations syndicales, à s’opposer aux régressions, à développer les luttes et converger avec l’ensemble des salariés dans toutes les initiatives de mobilisations en cours et à venir.


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mercredi 27 septembre 2017

10 octobre 2017 : journée d'action nationale et unitaire




LE 10 OCTOBRE 2017
IL Y A URGENCE
MACRON AGGRAVE LES ATTAQUES CONTRE NOS SALAIRES, NOS RETRAITES, NOS CONDITIONS DE TRAVAIL

Pendant la campagne présidentielle, Macron l’annonçait, tous les salariés, publics, privés, retraités verraient leur pouvoir d’achat augmenter. Force est de constater que, pour les fonctionnaires, encore une fois, le compte n’y est pas, bien au contraire !

Jamais aucune profession n’avait été autant méprisée par trois présidents successifs qui ont gelé durablement la valeur du point d’indice (élément central de la rémunération des agents de la Fonction publique) et ainsi organisé la baisse du pouvoir d’achat des agents publics et assimilés.

Alors que Macron prévoit de s’attaquer aux régimes particuliers de retraite, la CGT alerte sur les conséquences du blocage des salaires qui impacte le montant des pensions entrainant une mise en péril de la CNRACL (Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales).

1 – GEL DU POINT D’INDICE
Depuis 2000, les très faibles augmentations de la valeur du point d’indice, puis son gel sur les 7 dernières années, ont provoqué une chute du pouvoir d’achat des fonctionnaires de 14 % (et ce malgré une aumône de 0,6 % en juillet 2016 puis en février 2017 après une mobilisation importante des agents de la Fonction publique).
Cela représente :
Pour un agent de catégorie C percevant 1200 €/mois : 168 € de perte mensuelle ;
Pour un agent de catégorie B percevant 1500 €/mois : 210 € de perte mensuelle ;
Pour un agent de catégorie A percevant 2000 €/mois : 280 € de perte mensuelle.
Pour le reste de l’année 2017 et pour 2018 le gouvernement annonce sa volonté de geler encore la valeur du point d’indice.
La CGT revendique un dégel du point d’indice avec mesures de rattrapages des pertes depuis 2000.
Point d’indice différencié
2 – POINT D’INDICE DIFFERENCIE
Macron prétend vouloir augmenter la valeur du point d’indice pour certains fonctionnaires et pas pour d’autres, notamment les fonctionnaires territoriaux. La réalité, c’est qu’avec cette déconnection des territoriaux du Statut général des fonctionnaires, Macron permettrait ainsi aux collectivités de fixer « arbitrairement » les rémunérations des agents et de mettre en place des « statuts locaux », tout cela ouvrant la porte au salaire à la « gueule du client » et à une vague de privatisations.
Dans sa continuité des attaques contre l’héritage de 1945, Macron le privatiseur veut tordre le cou au Statut général des fonctionnaires, seul garant aujourd’hui de l’existence d’un service public égalitaire sur tout le territoire auprès de tous les usagers.
La CGT revendique un statut unifié des fonctionnaires — notamment en renforçant le titre 1 avec le maintien d’une grille indiciaire nationale pour toute la Fonction publique — étendant à tous les agents les meilleurs garanties et droits afin de mettre fin aux disparités entre les 3 versants.

3 – Augmentation de la CSG de 1,7 point
Le gouvernement Macron-Philippe a annoncé, parallèlement aux ordonnances contre le Code du travail, le remplacement de la cotisation salariale d’assurance maladie (0,75 % pour
les salariés du privé) et d’assurance chômage (2,4 %) par une augmentation de 1,7 point du taux de la CSG pour tous ceux qui en sont redevables.
Dès le 1er janvier 2018, avec ce nouveau prélèvement sur nos salaires, la réduction de notre traitement indiciaire va se situer entre 17 et 100 € par mois. Seule cette partie salariale compte pour le calcul de nos retraites et cette ponction va impacter le montant déjà faible des pensions.
La compensation prévue par le gouvernement est tout simplement injuste : il prévoit de remplacer cette perte par une prime, versée aux seuls fonctionnaires en poste au 31 décembre 2017 — tant pis pour les nouveaux —, prime qui, bien entendu, ne rentrera pas dans le calcul des retraites. En plus, ce dispositif serait dégressif au fur et à mesure de l’avancée dans la carrière… Bref, encore une perte sèche pour les fonctionnaires qui sont déjà largement impactés dans leur niveau de vie.
La CGT a toujours rejeté l’étatisation des recettes de santé au détriment du salaire différé et refuse donc non seulement l’impôt CSG, mais encore plus son augmentation. À présent,
Macron entend augmenter la CSG pour l’affecter aux collectivités afin de compenser la suppression de la taxe d’habitation !

Jour de carence
4 – Jour de carence
Cette lubie inventée par Sarkozy et reprise par Macron est un non-sens. Le traitement (salaire) d’un fonctionnaire est lié à son grade et n’est aucunement lié aux aléas de sa production. Cette notion n’a aucun sens dans la convention qui fonde le Statut du fonctionnaire depuis 1946. Concernant un salarié du privé, c’est différent puisque le système de rémunération est fondé sur sa production de richesses et quand il est absent il est censé ne pas produire.
Donc, à poste non pourvu, salaire non versé. Mais, dans plus de 80 % des cas, ce sont les employeurs qui prennent en charge ces 3 jours de carence, car c’est prévu dans la convention collective.
Donc, si véritablement le gouvernement souhaitait l’équité, il supprimerait tout simplement ce jour de carence pour tous.
C’est d’ailleurs ce que la CGT revendique.
PPCR
5 – PPCR
Une des 10 raisons pour lesquelles la CGT a refusé de signer l’accord PPCR est que la refonte des grilles, faussement présentée comme favorable, avait une mise en place trop étalée dans le temps (allongement des carrières) : elle risquait donc d’être remise en cause, voire être ajournée par le gouvernement suivant… et, là encore, la CGT avait raison puisque le gouvernement prévoit de retarder l’évolution des grilles et donc de retarder l’augmentation
des rémunérations des fonctionnaires liées à ces grilles.
La CGT revendique :
De véritables améliorations de carrières pour tous, à l’opposé des mesures du protocole PPCR imposé par le gouvernement ;
La mise en place de grilles indiciaires qui permettent une évolution de carrière sur au moins deux grades ;
Une évolution de rémunération de 1 à 2 sur un même grade avec un salaire minimum à 1 800 € en début de carrière pour la catégorie C.
Formation professionnelle
6 – FORMATION PROFESSIONNELLE
Le gouvernement Hollande a baissé la cotisation du CNFPT qui est l’établissement national dédié à la formation professionnelle pour tous les agents territoriaux. Cette cotisation, calculée sur la masse salariale, est une partie de notre salaire. En baissant cette cotisation, la faisant passer de 1 % à 0,9 %, le gouvernement vole les agents territoriaux sur leur droit à la formation professionnelle.
La CGT revendique
Immédiatement le rétablissement de la cotisation à 1 % ;
Dans un second temps son accroissement à 3 % afin que tous les agents de la FPT puissent bénéficier d’une offre de formation de qualité tout au long de leur vie professionnelle ;
Le maintien des formations en présentielet non devant un ordinateur. D’ÊTRE

MACRON VEUT LIVRER LES AGENTS ET LES SERVICES PUBLICS
À LA CONCURRENCE ET DÉMANTELER NOS GARANTIES COLLECTIVES, COMME IL L’A FAIT DANS LE PRIVÉ AVEC LES ORDONNANCES CONTRE LE CODE DU TRAVAIL !

C’est pourquoi, à la suite des 12 et 21 septembre, les fonctionnaires et salariés du secteur public (établissements publics, Offices de l’habitat, services de l’eau...) sont appelés à faire grève et à manifester le 10 octobre 2017.

Téléchargez le tract 

Campagne "fier-e-s d’être Fonctionnaires !"


Pendant la campagne pour les élections présidentielles, la majorité des candidats ont porté des programmes anti-sociaux et anti-fonctionnaires, avec des fausses idées sur eux, largement relayées par des médias soumis au pouvoir de la Finance.

Face à ces attaques la CGT a décidé de lancer une campagne pour communiquer le plus massivement possible sur les valeurs que portent les fonctionnaires territoriaux et sur ce qu’ils sont vraiment.

Il s'agit de « casser » l’image du fonctionnaire « nanti, fainéant, toujours en vacances… etc. ».

Cette campagne de communication (affiches, autocollants) sera notamment diffusée dans les lycées et les services de la Région dans les semaines qui viennent.





 

Comité technique du 8 juin 2017 : interventions CGT et compte-rendu

 
Ordre du jour du Comité technique du 8 juin 2017 : 
Avis sur le transfert de compétences transports : 
     - Evolution de l’organisation de la Direction des Transports et Mobilités Durables
     - Conventions de transfert des services à la compétence transports entre les départements et la Région
 Avis sur l’évolution des Directions Artisanat/ Economie Solidaire, et Industrie/Services &  Développement International
 Avis sur les nouvelles modalités d’astreintes des agents de la collectivité
 Avis sur les nouveaux ratios d’avancement des agents de la collectivité
 Avis sur le bilan social 2016
 Avis sur l’évolution de l’organisation de la DGOPRH: point d’étape sur les grandes orientations.
Questions diverses : Bilan complet des 3 années de gestion de l’action sociale par Neeria

Téléchargez toutes les interventions des élus CGT
Téléchargez le compte-rendu complet
Téléchargez le bilan social 2016

Comité technique du 4 mai 2017 : Interventions CGT et compte-rendu


Ordre du jour du Comité technique du 4 mai 2017 : 
Avis sur le Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel (RIFSEEP) et sur sa mise en œuvre
Avis sur l’évolution de l’organisation des ERC en termes de management et de locaux
Avis sur l’évolution de l’organisation de la Direction de la Culture et du Patrimoine

Téléchargez toutes les interventions des élus CGT
Téléchargez le compte-rendu complet

lundi 11 septembre 2017

Contrats aidés dans la Fonction publique : Casse sociale contre les précaires


Communiqué commun CGT Educ’action et Fédération des Services Publics

Considérant que le dispositif des Emplois aidés n’était pas efficace pour un retour à l’emploi de milliers de personnes, le gouvernement Macron-Philippe a profité de la période estivale pour annoncer sa réduction massive dès septembre 2017 (environ 100 000 par rapport à 2016).

Cette annonce, qui n’est pas passée inaperçue, entraine une importante mobilisation. Pour expliquer cette décision injuste, le Premier ministre martèle que ce sont « en réalité des contrats précaires subventionnés par l’Etat, donc le contribuable ».
Depuis de très nombreuses années, l’Etat et les collectivités territoriales s’appuient sur ces emplois précaires pour tenter de faire baisser les chiffres du chômage, mais surtout pour assurer le bon fonctionnement de services publics. Ce recours massif permet ainsi à des collectivités d’assurer la restauration scolaire, l’accompagnement des transports scolaires, l’encadrement des temps péri-éducatifs, mais aussi l’aide au fonctionnement des établissements du second degré, l’aide aux directeurs/trices des écoles ou l’accompagnement des élèves en situation de handicap. L’État et certaines collectivités vont, dans certains DOM, jusqu’à remplacer des emplois statutaires comme les ATSEMs par ces emplois précaires.

Cette décision unilatérale a surpris tout le monde, obligeant les employeurs (collectivités territoriales) et les recruteurs (Pôle Emploi) à annoncer en urgence aux personnels pré-recrutés qu’ils seraient au chômage dès septembre… Elle met surtout à mal le bon fonctionnement de nombreux services et de fait, le service public d’éducation. Une tâche visible en cette rentrée…

Si la CGT Éduc’action et la Fédération CGT des Services Publics ont toujours combattu ces contrats qui ne s’accompagnent d’aucune réelle formation qualifiante ni véritable insertion professionnelle à long terme, ou qui maintiennent les personnels dans la précarité, elles ne peuvent accepter ce plan de licenciement massif qui n’ose dire son nom. Surtout, elles dénoncent des méthodes violentes à l’égard de personnes pour qui ces contrats sont avant tout un emploi. La CGT Éduc’action et la Fédération CGT des Services Publics rappellent que ces contrats aidés dans les fonctions publiques remplissent des missions de service public et qu’ils ont, à ce titre, toute leur importance et leur place dans notre société.

Pour toutes ces raisons, la CGT Éduc’action et la Fédération CGT des Services Publics continuent de revendiquer le réemploi et la titularisation de toutes les personnes concernées et la création d’emplois statutaires relatifs aux missions pérennes de service public.

Elles appellent les personnels et les usagers/ères à se mobiliser dès la 12 septembre pour s’opposer à cette politique de casse sociale.

Téléchargez le communiqué

jeudi 7 septembre 2017

Mardi 12 septembre : journée d'action nationale

https://www.cgtservicespublics.fr/IMG/pdf/tract12sept.25072017.pdf

Assez d’attaques contre la Fonction publique territoriale et contre le Code du travail !

La continuelle dégradation de la situation sociale est due aux politiques libérales menées en France et en Europe depuis plusieurs années.

Ces politiques libérales concentrent les richesses pour quelques-uns et ne laissent que chômage, précarité et pauvreté pour les autres.

Les attaques incessantes contre les droits, les acquis sociaux, les Statuts, le code du travail et les services publics, notamment territoriaux, participent de cette logique.

Dans ce contexte social catastrophique, les projets réformant le Code du travail sont une véritable agression contre les droits des salariés. Les principes qui fondent les garanties collectives y sont gravement remis en cause.

AGISSEZ CONTRE :
• Le gel de la valeur du point d’indice
• La décorrélation du point d’indice entre les versants de la Fonction Publique
• Le rétablissement du jour de carence
• L’augmentation de la CSG
• La remise en cause des accords locaux concernant le temps de travail
• Les attaques menées contre le CNFPT et ses agents et en corolaire contre la formation des agents territoriaux
• Le maintien de la baisse de la cotisation formation continue
• La suppression de milliers de contrats aidés (à contrario, nous revendiquons leur transformation en emplois statutaires)
• Les 120 000 suppressions d’emplois programmées dans la fonction publique, dont 70 000 dans la FPT.


AGISSEZ POUR :
• Défendre nos acquis collectifs (Code du travail, Statuts, protection sociale)
• Rattraper la perte du pouvoir d’achat par l’augmentation uniforme du point d’indice dans les trois versants de la Fonction publique
• S’opposer à l’augmentation de 1,7% de la CSG qui remet en cause le financement de notre protection sociale et ampute la rémunération des fonctionnaires
• Maintenir les effectifs, NON aux 70 000 suppressions de postes dans la FPT
• Abandonner le jour de carence.


Cliquez sur la carte pour connaitre les lieux et horaires des manifestations







mardi 30 mai 2017

Les effets destructeurs du management à la cool


Pour comprendre la souffrance qui infuse dans les open spaces fleuris d’aujourd’hui, alors que jamais on ne s’est tant soucié de bien-être au travail, le nouveau livre de Danièle Linhart, « la Comédie humaine au travail» (sous-titré : «De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale»), est d’un recours précieux. Voilà une chercheuse du CNRS qui depuis trente ans observe les mutations sociales au travail. Pour mieux comprendre ses lois non écrites, ses faux semblants, elle se faufile dans les congrès de managers, avec le risque de s’y faire insulter. (C’est arrivé, nous le verrons plus loin.) La sociologie comme sport de combat est diversement appréciée.
Danièle Linhart pourrait comme bien d’autres, sociologues ou journalistes qui font profession de décrire le réel, se retrancher derrière une prudente impartialité. Mais non. Le pouvoir d’écrire et d’être lu a chez elle l’ambition d’être mis au service d’un progrès humain, ce qui rend son livre d’autant plus captivant. A tous, petit fonctionnaire ou cadre, ouvrier ou travailleur intellectuel, elle tend un décodeur pour décrypter le malaise diffus qui se propage en milieu professionnel sans que ceux qui en souffrent se l’expliquent toujours bien. Elle leur offre de comprendre ce que l’on vit, à l’heure du burn out pour tous.
Notre siècle croit dépassée l’image d’un Chaplin à califourchon sur la machine, aux heures féroces du taylorisme ? Bien à tort, nous dit la chercheuse. Elle explique en détail comment le management contemporain peut être vu comme la poursuite du taylorisme par d’autres moyens :
Taylor apparait à bien des aspects comme le précurseur de la posture managériale qui domine  la période actuelle: se positionner au nom du bonheur des salariés, prétendre à un système équitable, juste et orienté vers le bien commun, mettre en avant les difficultés d’organisation, et de management du travail, invoquer la science, l’objectivité, la neutralité, ces attitudes ne sont pas sans rappeler bien des allégations et argumentations accompagnant les discours modernes. 
 A ce stade, un retour vers le passé s’impose pour rappeler qui fut ce Taylor qui divise la postérité. Un bienfaiteur de l’humanité  pour certains, car soucieux d’accroitre le bien-être en allégeant la tâche, en la réduisant à un geste unique et simple, à la portée de tous. Un diable pour bien d’autres, coupable d’avoir transformé l’homme en machine et inventé les «cadences infernales», perfectionnées ensuite par Ford et ses chaines de montage.  

Frederick W.Taylor (1856-1915) est l’inventeur de ce qu’on a appelé avec grandiloquence «l’organisation scientifique du travail» (OST). Il cherchait une solution pour mettre un terme à l’«irréductible conflictualité» entre les patrons fâchés par la «flânerie systématique des ouvriers» et ces derniers, peu pressés d’en faire plus, compte tenu du ridicule de la paye. Le travail, on le sait,  fut décomposé et la tâche de chacun réduite à un automatisme. De cette fracture dans l’histoire ouvrière,  on a retenu la parcellisation. Mais la logique taylorienne, explique Danièle Linhart, c’est avant tout la domination, «la prise en main des ouvriers par l’organisation», et l’affaiblissement de leur savoir-faire.
Taylor s’évertue à nier la dimension politique du travail pour n’en retentir que la dimension technologique, économique, ergonomique ou morale afin de créer les conditions d’un consensus, écrit-elle. Il va chercher la science qu’il présente comme neutre et objective.

Mais évidemment, il passe sous silence ce fait que la science sera mise en œuvre par le patron pour servir ses propres objectifs. Car il a décidé de que ce sera au patron de mobiliser cette science, ce qui suppose de déposséder les ouvriers de leur métier. Or il ne faut jamais perdre de vue que détenir un métier permet d’imposer des tarifs et de faire obstacle à la volonté du patron. Ne connaissant pas le métier de ses ouvriers, le patron peine à dicter sa loi (…)

La question est d’importance et reste d’actualité : celui qui connait le travail dispose d’un atout de taille, et l’organisation scientifique est là est là pour donner cet atout au patron.
Taylor voulait associer progrès économique et progrès social. Ce faisant, il aura transformé des ouvriers de métiers, porteur d’un savoir-faire autonome, en «simples» exécutants puis en consommateurs, cette révolution s’accompagnant d’une forte hausse des salaires.
Ancien ouvrier modeleur (à Philadelphie), devenu ingénieur à l’issu d’années de cours du soir, mais ouvrier tout de même, Taylor était bien placé pour étudier ses pairs et leur façon de faire. Dans le cadre de son organisation scientifique, il voulait que fussent pris en compte les besoins et qualités individuelles. «On ne doit pas s’occuper d’un groupe d’hommes mais on doit essayer d’aider chaque ouvrier pour lui permettre d’atteindre son plus haut niveau d’efficacité et de prospérité», disait-il.
Taylor trouvait efficace de stimuler les ambitions personnelles ; lorsque les gens travaillent en équipe, prétendait-il, l’efficacité individuelle de chacun tombe au-dessous du niveau de celle d’un ouvrier moins bon. Sans doute avait-il en tête l’inavouable: le groupe facilite l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de protestation et de défense, lesquelles s’affaiblissent lorsqu’un employé se trouve confronté seul à sa hiérarchie. On voit que loin d’être une calamité récente, l’individualisme, est inclue dans le plan taylorien.
Travail à la chaine ou vie de bureau contemporaine, la logique à l’œuvre est la même: affaiblir ce qui fait la force du salarié et sa ressource essentielle,  c’est à dire ce que la sociologue appelle tout au long de son livre la professionnalité. «‘’L’organisation’’ veut des  gens  qui n’oeuvrent pas en fonction de ce qu’ils estiment juste ou noble, écrit-t-elle, mais en fonction des appétits du capitalisme.»
Comment, dès lors, mettre au pas le salarié français, lequel met du cœur à l’ouvrage, cherche du sens dans ses heures ouvrables et ne renonce pas si facilement aux règles de l’art et de la solidarité ? Comment le soumettre, au Pays de la lutte des classes et du  CDI majoritaire, qui plus est quand le Code du travail est d’une si belle étoffe ? «En s’adressant à des ressources humaines plutôt que professionnelles», répond la sociologue. Depuis les années 80, l’idée est là qu’il faut «gérer» affects, émotions, subjectivité.
Plus on insiste sur l’humanité des salariés, et moins on les prend au sérieux comme expert de leur travail, ayant leur mot à dire dans les choix organisationnels et stratégiques de leur entreprise. Ce sont toujours d’hommes et de femmes qu’il s’agit, et non de professionnels qui peuvent avoir un point de vue argumenté sur le changement proposé.
La contradiction est flagrante. Les directions affichent un slogan de velours - l’humain au cœur de l’entreprise - mais la prévalence des burn out signale que quelque chose cloche au royaume des bons sentiments:
Le drame du travail contemporain ne vient pas, paradoxalement, de ce qu’il est déshumanisant mais au contraire du fait qu’il joue sur les aspects les plus profondément humains des individus. Au lieu de s’adresser aux registres professionnels qui permettent d’établir une délimitation entre ce que ces individus engagent au travail et ce qu’ils sont, le management moderne joue sur le registre personnel des salariés.
Fini le temps du bonjour compassé du directeur à son subalterne.  Toujours cool, le «n+1» tend patte blanche à son salarié sur le mode l’entreprise-est-à-nous-tous-et-ton-avis-nous-intéresse. En réalité,  ce mélange des genres fragilise les gens. Sous son blanc manteau, l’orientation humanisante est dangereuse ; si l’affaire tourne mal, ce n’est plus un professionnel qui sera jugé par ses chefs mais la personne toute entière, livrée à une évaluation critique parfois fatale. Or rappelle la chercheuse, «chaque personne au travail a ses propres intérêts sur lesquels elle doit veiller, intérêts financiers mais aussi de gestion de sa santé, à savoir s’économiser physiquement et psychiquement  pour ne pas s’épuiser au travail et pouvoir durer.»

Accélération du temps

Toutes ces observations,  Danièle Linhart les a exposées plus d’une fois, parfois à ses risques et périls. Elle se souvient d’un symposium, il y a quelques années, réunissant deux cents responsables du service public et d’entreprises privées dans un pavillon chic, non loin des Champs Elysées. Un thème, ce jour-là: le pacte de confiance. Pacte entre le client et son vendeur, pacte entre le client et son prestataire mais pacte surtout entre le salarié et sa hiérarchie. La chercheuse avait pris place sur la tribune entre deux gradés, succédant à un représentant d’Orange venu disserter sur la nécessité de «réhumaniser le travail». Parler davantage avec le personnel, être plus proche, appeler les gens par leur prénom, ne pas oublier de serrer la main – c’était à l’époque des suicidés en série.
Danièle Lihnart avait protesté contre cette comédie. Sans être hostile, bien sûr, à une certaine chaleur autour de la Nespresso (qui le serait ?), elle est soucieuse de rappeler que c’est sa professionnalité, justement, que le salarié veut voir respecter, laquelle constitue sa force et lui donne sa légitimité. Bien plus que sa dimension d’être humain, qui n’est pas remise en cause. (D’ailleurs, pourquoi le serait-elle ?)
Ce jour-là, des ricanements se sont fait entendre dans l’assistance. Du parterre de DRH se sont élevées des voix pour dire que oui,  on assume  parfaitement d‘attendre du recruté un maximum d’implication, qu’un employé qui n’est pas prêt à faire allégeance n’a pas sa place dans l’entreprise. Danièle Linhart est apparue comme une sociologue marxisante au discours ringard. Souvenir vertigineux pour elle, ce jour-là  prise d’un mal qu’elle s’évertue à décrire: le syndrome du has been. Le sentiment d’être dépassé fait des ravages en entreprise et ce n’est pas non plus fortuit:
Cet argument de l’accélération infinie du temps devient une arme de guerre. Non seulement, il conduit à déstabiliser sans cesse les salariés, à brouiller leurs repères et à défaire leurs ancrages, mais il désamorce toute tentative d’analyse critique.
Le voilà, l’inavoué: le changement perpétuel est utilisé comme une stratégie de prise de contrôle. «Le mal qui nous guette les unes et les autres, et qui suscite une antique terreur comme la lèpre, a pour nom l’archaïsme,  il est à l’image de la dévalorisation dont souffrent chroniquement les personnes âgées dans la société, les seniors dans les entreprises, considérés comme des boulets dont il faut se débarrasser au plus vite.»
L’entreprise n’est pas toujours tendre avec le salarié de soixante, voire de cinquante ans, chassé par les plans sociaux - cette triste valse aux adieux. Un salarié de soixante ans qui se sent «vieux con» dans le regard de son patron quadragénaire est attaqué dans son autre ressource fondamentale: l’expérience, laquelle autorise le point de vue, la liberté d’esprit, la critique, possiblement la contestation. Un vieux salarié cassé est une bombe désamorcée.
Et tant pis si le départ des anciens risque de vider l’entreprise d’une partie de sa mémoire. Ou plutôt tant mieux, devrait-on dire, car c’est précisément le but recherché. L’une des ruses modernes du management consiste à produire de l’amnésie. Les temps changent, entend-on comme un refrain, il faut sortir de l’archaïsme. D’où le changement perpétuel et sa kyrielle de recompositions, réformes, refontes, réorganisation des espaces de travail, déménagements, sous prétexte de ne laisser personne «s’enkyster». Ce qui alimente l’amnésie, poursuit Danièle Linhart, c’est que les représentations mentales antérieures disparaissent. Où êtes-vous conflits sociaux et rapports de force ? Où sont-elles, les banderoles portant haut le refus de l’exploitation et la lutte des classes ?
Distiller le doute est devenu la technique moderne d’affaiblissement de la professionnalité. A l’ère du management nappé d’humanisme et de cool, chacun est prié de donner le meilleur de lui-même, dans un cadre professionnel présenté comme bienveillant.
Le cadre, d’ailleurs, est pensé pour : en échange d’une production de chartes éthiques et de codes déontologiques, la direction demande toujours plus de loyauté, flexibilité, mobilité, investissement, engagement, attachement à la marque. Les anciens se cabrent. Les nouveaux arrivés, pour la plupart, jouent le jeu  et ferment les yeux sur les misères faites à leurs aînés, jusqu’au jour où le milieu festif se transforme en jungle. Le débutant, devenu parent à son tour, se trouve dans l’impossibilité d’établir la frontière mentale nécessaire entre une vie professionnelle chronophage et sa maison, où il voudrait bien rentrer avant l’heure du bain et des aventures de Motordu,  et si possible pas trop exsangue.
On assiste à un paradoxe dérangeant, qui veut qu’au moment où on en demande de plus en plus aux salariés, excellence engagement total et prise de risque, face à un travail de plus en plus complexe, on les plonge artificiellement dans un état de fébrilité, un sentiment de peur et d’impuissance qui tend a paralyser leur activité.
Danièle Linhart décrit fort bien le grand malaise diffus contemporain, qu’elle appelle «précarisation subjective du salarié» :
L’instabilité fait partie du paysage habituel des entreprises modernes qui se veulent adaptées à un monde plus fluctuant et exigeant. Mais derrière cette image d’Epinal se cache une réalité bien plus aride : celle de l’inconfort, voire d’un certain degré de souffrance comme levier pour obliger le salarié à rendre les armes et à se transformer en relais efficace des méthodes et de la qualité de travail voulues par leur direction.
Avec ce livre, on comprend l’importance de bien nommer les choses aussi au travail. Dans les open spaces fleuris d’aujourd’hui, le malaise ne doit rien au hasard. C’est une politique.


Source : BibliObs - Anne Crignon
La comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale
par Danièle Linhart
Editions Erès
152 pages, 19 euros