C’est
donc par voie de presse qu’Amélie de Montchalin, Ministre de la Fonction
publique, a annoncé une revalorisation du point d’indice avant l’été prochain.
Cette annonce survient alors
que le 16 février dernier, la ministre répétait la main sur le cœur aux
organisations syndicales qu’une telle « mesure électoraliste »
reviendrait à prendre les agents et leurs organisations syndicales « pour
des imbéciles ».
De nombreux éléments méritent
d’être soulignés, sur lesquels la CGT, elle, n’a jamais varié dans son analyse
et sa stratégie.
Le gouvernement concède enfin
que seul le dégel du point d’indice permet une augmentation générale du salaire
des fonctionnaires. Il désavoue ainsi sa propre doctrine affirmée depuis 5 ans
contre toute logique et contre l’avis de toutes les organisations syndicales.
Le gouvernement reconnaît
aussi que s’agissant de la prise en compte de l’inflation, c’est bien
l’évolution de la valeur du point d’indice qui est l’outil irremplaçable pour
le pouvoir d’achat des agentes et des agents de la Fonction publique.
Rappelons que depuis 2000, le
décrochage de la valeur du point par rapport à l’évolution des prix s’élève à
21,05%, et à 11,29% si l’on ne remonte que jusqu’à 2010.
Le calendrier annoncé par la
ministre ne laisse aucun doute : cette annonce s’inscrit totalement dans une
manœuvre électoraliste de bas étage !
La CGT condamne ce procédé
scandaleux, irrespectueux de la démocratie et insultant pour les personnels de
la Fonction publique et leurs organisations syndicales, a fortiori dans une
période où la Fonction publique, au service de l’intérêt général, a été si
rudement mise à l’épreuve.
On observera au passage la
conception pour le moins spéciale du fameux « dialogue social » à la
sauce Macron. Alors qu’un préavis de grève unitaire majoritaire a été déposé
pour la journée du 17 mars, que la loi dispose que la négociation entre les
parties est obligatoire au cours de celui-ci, ce que l’intersyndicale a du
reste rappelé hier matin, c’est par une décision unilatérale réservée aux
médias que l’annonce est faite !
Si personne ne peut se leurrer
sur le caractère de propagande électorale de ce futur dégel, nul ne peut nier
qu’il est aussi le fruit de la pugnacité de certaines organisations syndicales
- au premier rang desquelles, la CGT - et des mobilisations unitaires.
Une telle annonce délivrée
l’avant-veille d’une journée d’action unitaire pointant la question des
salaires comme centrale démontre l’efficacité de l’action syndicale et la
nécessité pour les personnels de se mobiliser.
La CGT Fonction publique y
voit donc un encouragement à poursuivre et à amplifier la pression.
Plus que jamais, nous
revendiquons notamment :
L’ouverture d’une négociation
immédiate pour des mesures générales et urgentes qui doivent être appliquées le
plus rapidement possible. La CGT souligne à ce propos que la Constitution donne
la possibilité au gouvernement, par convocation du Parlement actuel en session
extraordinaire possible jusqu’au 21 juin, de faire voter les textes budgétaires
nécessaires ;
Une revalorisation de la valeur
du point à hauteur de 10% permettant une première remise à niveau du pouvoir
d’achat et un premier rattrapage des pertes intervenues les années
antérieures ;
L’égalité salariale entre les
femmes et les hommes et la revalorisation des filières à prédominance
féminine ;
Des dispositifs d’intégration
des primes dans les salaires, la fin des régimes indemnitaires au mérite et
plus particulièrement du RIFSEEP ;
Une forte revalorisation des
pensions et des retraites ;
Une meilleure reconnaissance des
qualifications et de meilleures amplitudes de carrière ;
Des mesures spécifiques pour les
agents non titulaires et les personnels précaires.
La CGT relève enfin que ce
matin dans un entretien au Parisien, la ministre annonce d’ores et déjà en cas
de reconduction de la majorité actuelle l’application de la retraite à 65 ans y
compris dans la Fonction publique. La CGT saura jouer son rôle pour élever le
niveau de la lutte autant que nécessaire contre un tel projet et refusera par
définition toute forme de troc augmentation de salaire contre augmentation de
la durée des carrières.
Plus nombreuses et nombreux serons-nous
en grève et dans la rue les 17 mars (journée de grève unitaire dans la Fonction
publique et journée interprofessionnelle), 24 mars (journée unitaire d’action
des retraités pour la revalorisation des pensions et des retraites), 31 mars
(journée d’action dans la fonction publique territoriale) et 1er mai, plus
élevé sera le niveau d’augmentation de la valeur du point d’indice.
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l’appel unitaire pour le 17 mars
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